Voilà déjà presque un mois que nous sommes rentrés de Shanghai avec une grande envie de vous faire partager le plaisir ressenti à notre visite de Xi’An mais nous avons pris tellement de photos que leur tri et un retour dans nos terres Lotoises pour y ramasser les feuilles et préparer l’hiver ont retardé ce papier sur Xi’An. Après tout l’Armée Enterrée attends depuis plus de 2200 ans…
L’une a pris sa plume, l’autre les photos mais rien ne vaut la vraie visite…
Il n’est guère connu chez nous, ou seulement comme le souverain accompagné dans l’au delà par son Armée de Terre Cuite, enterrée à côté de lui et restée ignorée durant 22 siècles, jusqu’en 1974. Son nom est Qin Shi Huangdi, littéralement « le premier Empereur de Chine » [Qin prononcé Tchin].
L’Empereur Qin Shi Huangdi
Il est aussi, entre autre, l’initiateur de la Grande Muraille, celui de l’unification du territoire, de son administration, de l’écriture, de la monnaie, des poids et des mesures.
Né en 259 av JC, il est le contemporain d’Hannibal et de Fabius Cunctator, du temps où la République Romaine et Carthage se disputaient la Méditerranée.
D’abord Roi de Qin, une province du centre de la Chine, il est confronté à trois royaumes voisins qu’il finira par engloutir dans son irrépressible ambition de dominer et d’unifier son coin de Terre.
Sa capitale est Xianyan, aujourd’hui Xi’an dont vous voyez ici la Porte de la Cloche
Pour faire court, après avoir tué beaucoup de monde, il a fini par être rattrapé, en 210 av JC, assassiné à son tour, probablement empoisonné au mercure. Mais il n’a pas été pris au dépourvu car, soucieux d’arriver dans l’au delà avec une escorte digne de son rang, il se faisait fabriquer, depuis trente ans, une armée de terre cuite, avec soldats, archers, officiers, généraux, chevaux, le tout à taille réelle.
C’est en novembre 2014, par un beau matin ensoleillé, que l’histoire de notre petite tribu, accompagnée de sa guide, a rencontré celle de Shi Huangdi et de son Armée.
Rencontre au sens propre entre Maxime et « l’inventeur » du trésor, le paysan qui, en 1974, creusant un puits dans le loess fertile mais desséché du Shaangxi, découvrit une poterie anthropomorphe au bout de sa pelle.
Depuis la poterie est classée au patrimoine de l’UNESCO et le paysan est pensionné à vie par le Parti Communiste Chinois. Il passe ici deux heures par jour et nous sommes tombés pile!!
Maxime a un autographe pour faire foi de cette rencontre.
L’Armée Enterrée comporterait au moins 15000 personnages dont moins de la moitié a été mise au jour. Le reste est encore enterré, en attente de techniques qui permettront de préserver les couleurs.
La vision du premier site, protégé par un bâtiment en dur, laisse sidéré.
Un rayon de soleil éclaire les premiers rangs, bienvenu pour voir le détail des physionomies, toutes différentes. Le trombinoscope montre des visages ronds ou carrés, barbus, moustachus ou glabres, yeux fendus ou presque ronds.
Les coiffures indiquent le rang hiérarchique: petit chignon juché sur le sommet droit du crâne pour les simples soldats, une coiffe plate médiane pour les officiers, une double coque pour les généraux.
Certains, archers, cavaliers ou palefreniers, sont protégés par une cotte à mailles carrées où la couleur est parfois visible.
Les chevaux, en groupe ou menés par la bride, sont joliment coiffés, une double coque enserrant symétriquement chaque oreille. Comme les soldats ils sont à taille réelle.
Tous les généraux vous le diront: 15000 hommes c’est du boulot! Aujourd’hui c’est la fine fleur de l’archéologie mondiale qui s’y colle. Chaque personnage exhumé, exposé à l’air et à son oxygène après vingt-deux siècles dans sa gangue de terre, est l’objet de soins attentifs. Ici un cavalier (la raie au milieu signe l’homme de cheval) est bichonné par deux archéologues plus petites que lui.
Les personnages sont parfois dépourvus de tête, car celles ci étaient sculptées et cuites à part.
En 2200 ans il y a eu un peu de casse.
Le ginkgo millénaire ou fraîchement replanté ombre toujours la terre de Qin.
Daphné et Patrick, qui ont déjà 3 têtes de ces guerriers (reproductions à l’identique avec la même terre et la même technique que les originaux…) n’ont pas résisté à l’acquisition de celles d’un Général et d’un cavalier et longuement négocié avec le chef de rayon…
Depuis, elles ont été livrées et Daphné en est très satisfaite…
Après tant de beauté on pourrait être blasé, mais le Musée du Shaangxi recèle son lot de merveilles. C’était la première étape chinoise de la Route de la Soie, zone d’échanges matérialisés par d’étonnants objets de terre ou de bronze, d’une très grande élégance.
Ici une licorne : corps de bovin, oreilles de…lapin(?) mais toujours avec une longue corne,
un chameau qui a traversé le désert de Gobi avec la caravane venue de l’Ouest,
un cygne de bronze, une des plus belles pièces du musée
un papy paysan un peu cassé mais très réaliste et à taille quasi réelle
Nos préférés : un dignitaire avec la coiffe de son rang et trois élégantes joufflues et délicatement maquillées. Les couleurs sont aussi vives que si elles sortaient du four.
Nous sommes aussi allés faire un tour à Guilin, autre merveille de la Chine et bien que mal servis par la météo, nous vous ferons très bientôt un sujet ad hoc.
Grandiose ….. nous sommes peu de choses finalement …..
Moi Daphné, j’y retourne avec toi !! Magnifiques photos 🙂
Qu’ouï-je, que comprends-je ???!!!!! Bientôt plus de famille en Chine ??? Est-ce-à-dire qu’un retour en terres européennes est imminent ? Sinon, ces statues sont absolument magnifiques et c’est un grand plaisir de les admirer, même en photos !!! Dommage que mon patresseux d’ordinateur refuse d’en ouvrir quelques unes !!!!! Bon, c’est pas tout ça, maintenant j’attends les abeilles !!!!!
Hola, hola, il n’y a rien d’imminent et encore moins pour nos abeilles qui l’hiver ne sortent pas, se reposent et bouffent leur réserve demiel et le sirop sucré qu’on leur fournit…
Quant à ton ordi, il est temps que ton ingénieur de Chouchou prenne les choses en mains.
il m’en manque ma collection est loin d’être complète ! Qui y revient avec moi ,?
peut être l’empereur ?
Dans 20 siècles, nos descendants retrouveront des ogives nucléaires. Ça a moins de classe
A voir absolument une fois dans sa vie, c’est sur… on sera donc obliger de retourner en Chine même si plus de famille dans ce pays d’ici peu… enfin!
Merci
bisous