la vie du jambon retraité...

Bien sur nous allions crapahuter à Bornéo pour y rencontrer les orangs-outans et en avons fait un sujet récent (c’était ici le 3 janvier) mais la forêt pluviale est aussi l’habitat d’autres espèces de primates.

Les bords de la rivière Kinabatangan nous ont été très favorables et à toute heure, nous en avons vu des quantités à chaque sortie. D’ailleurs on pourrait penser qu’existe une variété d’arbre propre à Bornéo : les arbres à singes…

Un peu partout, plutôt en fin de journée, de grands arbres peu feuillus sont le point de rendez-vous de groupes de macaques (ci dessus) ou de nasiques (ci dessous)

A Borneo ce sont principalement des macaques crabiers mais s’ils croquent bien quelques crabes, ils sont omnivores et mangent tout autant fruits, feuilles ou racines que petits vertebrés ou poissons.

On les appelle aussi macaques à longue queue, celle ci leur servant de balancier pour leurs perigrinations de branche en branche.
Peut être, à la façon des funambules qui se déplacent en portant une perche dans les mains, leur queue leur sert elle aussi de lest pour les stations sur une corde ou une branche…

Ils ont les yeux placés frontalement, comme nous, ce qui leur permet une vision en 3 dimensions

Ils vivent en groupes sociaux pouvant atteindre 40 membres au sein desquels les femelles restent toute leur vie alors que les mâles vont un peu voir ailleurs. Sage précaution pour l’espèce, en matière sexuelle mieux vaut l’étranger que le familier, plus sûr pour éviter de se reproduire avec son frère ou sa sœur

« Tiens, tiens, je ne la connaissais pas celle là! »

Les mères n’ont qu’un petit tous les ans ou deux, et peuvent, lorsqu’elles sont en confiance, le prêter aux autres femelles du groupe

Les galopins restent galopins jusqu’à 6 ou 7 ans mais lâchent leur mère à un an.

Les macaques crabiers ne vivent que dans les arbres et mangroves, toujours perchés ou assis sur des branches ce qui expliquerait les callosités fessières cornées qui leur permettent de rester longtemps assis…

Quelques uns préfèrent visiblement dormir « sur le ventre »…

Les crabiers ont des cousins, moins nombreux, qui vivent dans le coin avec eux: les macaques roux

Ahh les nasiques !
Hélas ces mammifères primates de la famille des Cercopithecidae, vivant presque exclusivement sur l’ile de Bornéo, sont en grand danger d’extinction. Notre iconographie est moins riche que pour les macaques car ils sont beaucoup moins nombreux. Mais là aussi nous avons eu de la chance.

Ils tiennent leur appellation de leur nez long et souple.

…et plus leur appendice nasal est long, plus ils ont de chance de séduire les dames…!

Pas certain qu’Hergé ait été au courant de cette caractéristique dans son rapprochement avec le fameux Rastapopoulos.

Ils vivent dans la forêt pluviale, plutôt au sol ou dans les mangroves, se nourissent de fruits, de plantes et de graines, et eux aussi nagent et plongent très bien.

Ce plongeur de la vidéo publiée dans le sujet sur la rivière, aurait pu être un nasique.

Julien a eu la chance d’avoir senti le coup venir…
La Patronne qui, elle, n’avait pas l’oeil dans la camera et a eu tout le temps d’observer la dizaine de plongeurs, assure avoir bien vu un macaque, nettement plus petit que le nasique.
Et on attend toujours qu’il sorte de l’eau!
L’ennui c’est qu’avec eux on ne peut pas leur dire « Attendez le Monsieur cameraman n’est pas prêt« …

La prochaine étape vous montrera quelques moments dans l’ile de Dinawan où nous avons passé 4 jours absolument seuls…