Daphné avait une envie de jardins chinois, elle nous a emmenés avec son amie Chantal à Suzhou, le must de la spécialité.
C’est à une heure d’autoroute de Shanghai, plein ouest, dans un site de canaux, plus Bruges que Venise bien que Marco Polo l’ait qualifiée de Venise de l’Orient.
Le temps relativement clair annonçait une bonne journée, mais à dix kilomètres de la destination une pièce métallique abandonnée par un des innombrables camions perfora le pneu arrière droit. Cette mésaventure façon Concorde se termina bien, malgré l’énervement manifeste des conducteurs pour qui la bande d’arrêt d’urgence est plus faite pour leur urgence que pour l’arrêt des autres! Nous avons piétiné tous les principes de prudence que nous infusent les CRS, mais nous en sommes sortis.
Sus aux jardins pendant que le « chauffou » faisait réparer son pneu.
La ville est la capitale de la Soie, ceci depuis le Xème siècle, première étape de la Route qui menait cette matière vers l’Occident. Ses canaux et surtout le Grand Canal, XIIème siècle, de Hanzhou à Pékin (1700 km), ont aidé à diffuser la production locale. Le raffinement des riches commerçants s’est exprimé dans plus de 250 jardins, dont il ne reste qu’une dizaine, dont huit inscrits au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Le jardin de l’Humble Administrateur ou jardin de la Politique des Simples est le plus grand et couvre cinq hectares.
L’entrée est très fleurie, ce qui fait bisquer la Patronne à qui le Chef reproche que son jardin ne le soit pas suffisamment…
Elle trouve ça un peu too much, à la limite du vulgaire!!! Jusqu’à ce qu’elle découvre que tout est en pot!
Mais au premier tournant tout change, l’eau et la pierre se marient harmonieusement, soulignées de graminées, traversées de branches horizontales qui s’harmonisent avec un petit pont de pierre. Et l’azalée n’est pas en pot.
Bâtiments gracieux, portes rondes comme des lunes, pavillons dont les vitraux ouvrent sur des visions inédites, petits ponts bien chinois, arbres centenaires, souvent creusés comme d’énormes bronzais.
Ah les bonzaïs ! Parlons-en ! Une forêt en pots ! À rendre jaloux Rémy Samson.
Et bonzaï ne veut pas dire petit arbre à mettre sur la cheminée du salon
Mais ce qu’il y a de mieux ce sont les sols
Une gloriette auprès de laquelle la nôtre est bien modeste, mais notre Toby Tristam vaut bien cet énorme rosier blanc.
Après le déjeuner au bord d’un canal…
…nous abordons le Jardin de la Forêt du Lion. Il appartenait au grand père de I.M. Pei. Pas de pyramide mais des montagnes de pierres dès que la cour est passée.
Paysage très minéral, baigné d’eau bien sûr, avec une végétation ancienne et rare.
Un labyrinthe de pierre en trois dimensions a épuisé la patience de Daphné et les genoux de la Patronne.
Le jardin du Maître des Filets a été édifié au XIIème siècle, abandonné, puis restauré pour un mandarin qui y a passé son troisième âge à pêcher. Il est tout petit, mais il constitue l’archétype du jardin chinois: de l’eau, des pavillons, une végétation ressemblant à de gros bronzais, très ancienne (un cyprès de 900 ans qui, à dire vrai n’est pas en pleine forme) avec des arbres à fleurs. Il nous a beaucoup plu.
Au milieu le cyprès millénaire ou ce qu’il en reste
Un rosier grimpant centenaire et une chinoise plus jeune que nous n’avons pas pu éviter!!
Quelques très beau dallages
Et pour couronner le tout qui vous savez dans un trèfle à quatre feuilles!
C’est qui ça Rémy Samson ?
Magnifiques jardins, évidemment ça file des complexes, surtout à moi !!!
Tu me diras, ce n’est pas une référence !!!!
Quelle production, Hubert c’est mieux que mon quotidien favori, avec les couleurs en plus : la chine ancestrale telle qu’on se l’imagine. On avait peur que tout ça ait été emporté par le passage du grand timonier !!!
C’est beau ! on croirait y être. Merci Lumix
Pour le pneu crevé, ça sent le Plagiat à plein nez, mais je ne dirai rien.