Le problème des shanghaiens c’est l’air pur ! Tout faire pour se le procurer. Et ce n’est pas une sinécure compte tenu de l’épaisseur de la couche de pollution. Mais c’est possible. A trois heures de route vers l’ouest la station d’altitude de Moganshan joue ce rôle de poumon, et ceci depuis plus d’un siècle.
Nous avons donc lancé l’expédition le samedi matin à 8 heures : quatre adultes, trois enfants, un chauffeur et une chienne. Pour cette dernière c’était une première, elle n’était jamais sortie de son compound, n’était jamais montée en voiture, n’avait jamais vu un brin d’herbe ailleurs que dans son jardin.
La route est un raccourci de l’histoire de Shanghai : départ de l’hyper métropole et arrivée dans les montagnes millénaires du Zhèjiang couvertes de bambous et de plantations de thé.
L’autoroute traverse des banlieues urbaines, industrielles et enfumées, puis rurales, couvertes de maraichages, de fermes horticoles, de serres à perte de vue, dans un paysage de marais, de lacs et de polders dessiné par les eaux de la fin du Yang Tse. Des rizières vert tendre sont cernées de colza jaune vif qui prolifère à cette saison, alternant avec des serres immenses couvertes de bâches noires. Les boutures d’arbustes d’ornement alignent leurs plumets colorés en longs rangs serrés, comme les petits à la maternelle, méritant bien leur nom anglais de « nurseries ».
Mais vous ne verrez rien de tout cela, les deux photographes officiels de l’expédition prétextant la vitesse excessive et les vitres opaques pour masquer leur flemme ou leur incompétence…
Arrivée à la montagne, premiers bambous géants
et premiers villages chinois
avec décor de culottes colorées
Pat promène le chien pour éviter la rétention d’urine. Si si si, l’homme et le chien sont à la même échelle…
Hubert n’a pas encore sorti son Photoshop…
Hôtel de charme au pied de la montagne,
entouré de collines comme à Grezels
À l’entrée les pantoufles (small size) avec lesquelles on vaque dans la maison
Chambre de caractère
à l’étage de la mezzanine
Autre type de chambre: les « tatamis pour galopins »
L’équipement hôtelier est parfait, éco-responsable comme on peut le voir avec son vivier
et sur ces Weber locaux coiffés de casques anglais laissés sur place lors de la dernière guerre.
L’environnement est tout en bambous.…
Chaumes de bambou,
parfois tagués,
bambous façon plume d’autruche
ou version géante de nos bons vieux bambous bien de chez nous,
forêt de bambous avec premier plan de théiers dans lesquels butinent des chapeaux de paille, le tout bien emballé entre un lac et une montagne couverte…de bambous.
Parfois un petit plaisir de jardinière: des azalées sauvages rose-orangé dans le sous-bois.
Mais mes photographes, fascinés par les bambous, ne se sont guère intéressés à ces merveilles. Une chinoise vient d’en déterrer une pour son jardin
La faune est également intéressante
Le lunch fût britannique, au Lodge.
Petite ballade vers la Sword Pool, haut lieu de Moganshan où un forgeron de talent a fabriqué une épée pour l’Empereur environ 500 ans av. JC.
Le diner, lui, fût chinois, confectionné dans la petite cuisine cosy,
par deux cuisinières très gaies,
très supérieur au déjeuner sur le plan gustatif et d’un prix très inférieur (50€ pour nous sept)
Demain, ou après demain, nous reprendrons le cours de notre histoire à travers les bambous.
Entretemps on vous fera faire une visite du nid de la Tribu.
La vie a l’air décidément trop dure…