Notre périple s’est terminé au Ta Prohm .
Pour ce temple -est ce encore un temple?- il faut maîtriser son lyrisme.
Comme disent nos ados, il est trop.
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Construit par Jayavarman VII (voir le Bayon) en l’honneur de sa mère à la fin du XIIème siècle, il a été re-découvert sous la jungle au début du XXème siècle. Par choix ou par contrainte, vu l’étroite imbrication des pierres et de la végétation, l’EFEO (Ecole Française d’Extrême Orient) l’a laissé plus ou moins à l’état de nature, tel qu’on pourrait s’imaginer le découvrir au tournant du siècle, à dos d’éléphant.
En réalité le travail de nettoyage et de consolidation a été considérable mais il a préservé tout le mystère de la symbiose entre pierre et végétal.
Bien sûr le cinéma s’est intéressé au Ta Prohm, en particulier la Lara Croft de « Tomb raider« . Angelina Jolie y revient régulièrement.
Dès l’approche, 4 à 500 mètres dans une forêt très dense, on est mis dans l’ambiance.
Hélas, sauf à vous proposer des morceaux de tronc, on ne peut photographier les arbres que depuis leur pied en visant le ciel.
Avant même d’entrer dans la première enceinte on pressent l’ampleur du chaos…
Les fromagers, dont les graines ont été apportées par les déjections des oiseaux, sortent de partout. Ils sont reconnaissables à leurs fanons de vieille femme et constituent l’élément dominant de la flore.
Dés l’entrée on voit que ce temple n’est qu’un immense pot de fleurs…
L’autre élément est le ficus (banian) comme le bonsaï géant ci-dessous.
Essayez de les reconnaitre dans ce « vrac » du Ta Prohm!
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Quelques vues spectaculaires, l’intérêt architectural du temple passant injustement derrière celui de la végétation qui le submerge.
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On a souvent l’envie de s’assoir, voire de se cacher, pour attendre que la Bête s’anime, avance imperceptiblement un bras, une tentacule, pour attirer et avaler les 6 ou 700 kilos d’une malheureuse pierre qui avait le tort de se chauffer au soleil…
Vous avez vu celle ci ?
Elle s’est glissée derrière nous et s’est brusquement arrêtée!!!
Daphné, elle, en a apprivoisé une « petite » de ce fromager…
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Une petite note d’espoir cependant, cette figure rescapée, souriant encore entre deux racines de fromager.
Voilà terminée, pour cette fois, notre première visite de quelques Temples d’Angkor, tant ils sont nombreux.
On peine à imaginer le sentiment, l’émotion, l’enthousiasme de ceux qui ont découvert, enfouis dans la jungle, oubliés des hommes, ces amas de pierres, sculptées, gravées, subtilement (de)organisées, élevant l’esprit et l’âme vers les divinités qu’elles célèbrent, plus surement que n’importe quelle construction bien établie sur ses fondations…
Nous y reviendrons, mais si vous en avez l’occasion…. ne la ratez pas.
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Nous avons encore des images, de couleurs, de khmers, de clins d’œil, à vous montrer. Cela fera peut être, dans les prochains jours, l’objet d’un « vrac à Siem Reap ».
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Note spéciale: (d’une moitié de HAM)
Certains de nos lecteurs ont souhaité que soient apportés des éclaircissements au terme de contremarche que j’ai utilisé deux fois dans l’évocation des marches des temples. Voici donc un croquis qui pourrait aider.
Attention, si ce dispositif aide considérablement à la montée, il ne facilite guère la descente sauf à descendre à reculons !!!!
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Deuxième note spéciale: (de l’autre moitié de HAM)
Mon enthousiasme à propos des Nagas m’a amenée à attribuer inconsidérément à l’un d’eux le rôle de corde dans le dispositif du Barattement de la Mer de lait. C’est au serpent Vasuki que revient ce rôle de corde. Il faut dire que les serpents étaient nombreux sur le Mont Méru !
est ce encore un temple ? impressionant la reprise de domination de la nature sur les constructions des hommes….. une belle leçon, à méditer 🙂
super reportage et très intéressant !!!! j’adore cette végétation qui domine la pierre. elle n’a aucune limite …. formidable !!!
Pardon, il fallait lire « plutôt qu’au dessus » bien sûr !!!
Superbe le dessin de la contremarche et, apparemment, il y avait d’autres demandeurs !!!!!
ça éclipse presque le Ta Prohm, qui est pourtant magnifique !
Mais je crois que je connaissais celui-ci par des photos de Boubou, il reste le plus étonnant mariage de minéral et végétal de tout le Cambodge !
Bravo pour tout le reportage, on est preneurs du futur vrac !
Je crois que je partage avec une partie du Ham, une préférence pour une légende en dessous de la photo plutôt qu’au dessous…. à vérifier !!!
Bisous et à bientôt dans la froidure parisienne !!
Génial la « note spéciale » pour l’explication de la contremarche !!!