Angkor Wat
Très gros morceau aujourd’hui, Angkor Wat, l’Angkor du drapeau cambodgien et des cartes postales, avec ses trois tours – eh bien non, en fait il y en a cinq, mais on ne peut jamais les voir toutes ensemble, sauf du ciel – le tout dédié à Vishnou, dieu protecteur, deuxième de la Trinité avec Brama le créateur et Shiva le destructeur.
Cet énorme ensemble, parc et bâtisse, a le même âge que Notre Dame de Paris. Abandonnée au XVème siècle, elle a été avalée par la jungle -et on a eu un aperçu de la force de la végétation lors de notre visite de Beng Mealeva-et n’est réapparue qu’à la fin du XIXème.
L’Ecole Française d’Extrême Orient se penche sur cette merveille depuis 1907, avec des éclipses, rejointe par le Monde entier depuis la fin de la guerre civile.
La traversée depuis Siem Reap d’une forêt entretenue et l’arrivée par de magnifiques douves pourrait nous laisser espérer une visite au calme, entre nous…
Ce n’est pas vraiment le cas, mais le site est si vaste et le ciel si bleu…
Justement non, il n’est pas bleu car on franchit les 200 mètres de la large chaussée en dalles de grès bordée de najas de pierre avec le soleil levant dans les yeux!
C’est le seul temple où l’on pénètre par l’Ouest.
L’entrée est composée de trois portes dans deux très grandes galeries
Une fois cette porte franchie s’ouvre un vaste jardin avec bassins, au milieu duquel se dressent le Temple-montagne, ses autres enceintes, ses gradins et et ses tours
Le Temple est entouré d’un jardin à deux niveaux toujours bordé de najas, tantôt boisé, tantôt largement ouvert et agrémenté de bassins
Le Roi Suryavarman II qui fit construire ce Temple y a fait sculpter d’immenses linéaires de scènes du Mahabarhata et du Ramayana
La photo de gauche montre le roi partant pour la bataille sur son éléphant de combat, entouré de ses combattants.
Celle de droite montre le motif central du Barattage de la Mer de Lait, proposé par Vishnou pour en extraire le nectar d’immortalité, revendiqué par les dieux et les démons. En bas la tortue qui sert de base au dispositif, façon toupie. Au dessus Vishnou, avec la queue du naja qui joue le rôle de la ficelle pour actionner la toupie, tirée de part et d’autre par les dieux et les démons.
Ci-dessous un détail plus explicite de la méthode de barattage.
Les colonnes portent de multiples Apsaras, ces danseuses célestes, spécialistes du grand écart debout, qui vinrent chercher les héros morts au combat des scènes précédentes. J’en ai utilisé quelques unes pour la frise de la colonne de droite de ces pages.
On reste stupéfait devant la finesse de ces sculptures…
La tour centrale symbolise le mont Meru entouré de pics plus petits et nous fait accomplir un parcours symbolique ramenant à l’époque de la création de l’Univers.
C’est aussi le siège d’un exploit touristique et sportif: comment monter un « escalier » à pic sans y laisser ses coronaires et le descendre sans se casser la g…..?
Il fallait rendre pénible l’accès au Royaume des dieux!!!
L’un des escaliers est doublé d’un escalier en bois, sans contre-marche, ce qui rend la grimpette un peu plus facile, quoique…
Ceux qui restent en bas, comme nous, les moins jeunes ou les peu vêtues (Daphné avait le genou découvert) ont tout de même passé de bons moments, surtout lors de certaines descentes d’escalier en marche arrière.
Nous remercions beaucoup Patrick pour ces vues panoramiques des alentours et des toitures de pierre rapportées du dernier niveau, à 55 mètres.
Séduits, légèrement fatigués, et réchauffés (32°) nous avons pris la route pour une quarantaine de kilomètres vers la rivière aux 1000 linga
Après un déjeuner khmer dans un « restaurant botanique » et notre échauffement à Angkor Wat nous avons attaqué une longue route par les mêmes 32°.
Mille huit cent mètres de chemin dans la jungle épaisse pourraient séduire les amateurs de beaux arbres, plantes inhabituelles et lianes vigoureuses,
mais voilà, la route grimpe beaucoup, au travers de « pavés royaux » et rochers serrés,
et quelquefois rochers et racines font cause commune,
Enfin, après une bonne heure de grimpette entrecoupée de pauses pour reprendre souffle, nous avons atteint la source, sa cascade et les sculptures sur les rochers ou sous l’eau, à la gloire de Vishnou et de ses mille phallus.
Oufffff…..
Ahh, il faut aimer!
La descente, à peine plus simple, ira quand même plus vite.
On a enchaîné avec un merveilleux petit temple, Banteay Srei , mais on est tellement fatigués qu’on le garde pour demain…
Merci de nous faire voyager avec toi ….. suite au prochain numéro ….
Patron, va falloir surveiller ces kilos en trop …. bientôt le Fife … ;-o)))
Tu as raison, j’attaque en rentrant, ne serait ce que pour ne pas être contraint de jouer en caleçon !
Merci pour ces magnifiques reportages!
nous avons admiré la force de Daphné!
Bonne route
amitiés
Emile et Annie