Bien qu’ils soient lointains, j’ai gardé de formidables souvenirs de la pêche au boucaud avec un oncle, en Atlantique, de part et d’autre de l’embouchure de la Loire.
J’avais 14/15 ans. Comme aujourd’hui encore je détestais l’eau fraîche SAUF pour cette pêche.
Dans l’eau jusqu’en haut des cuisses, le pousseur** bien calé juste sous le sternum, pour recevoir le manche du pousseux***, un panier d’osier dans le dos, on raclait le fond sableux des plages de Vendée ou Loire atlantique, pendant les deux dernières heures de la marée descendante. Toutes les dix minutes on relevait le filet et penché sur le fond on triait les crevettes grises (boucauds), des petits crabes ou poissons pris avec.
J’ai trois grands souvenirs de ces sorties : une fatigue intense dans les heures qui suivaient le retour, le rétrécissement prononcé de mes « noix » (celle que j’évoquais récemment sur le sujet…) et le goût subtil de ces crevettes tièdes sur tartines de beurre salé.
Je ne sais pas s’il en reste encore 50 ans plus tard, ni d’où viennent celles que l’on trouve aujourd’hui sur les marchés et que j’ai choisi de vous peindre.
Bien sûr il vous manque l’odeur, mais elles étaient bien bonnes!
Les roses ne sont pas mauvaises non plus.
Vous en aurez dimanche.
*crevettes grises
**pièce de bois et cuir portée à la ceinture pour aider à pousser le haveneau sans se « percer » le ventre…
***c’est aussi le haveneau : un filet à crevettes en forme de poche fixé sur un bord d’attaque en bois collant au fond de sable
Et cinq de plus à 17H16. Soit un total de 38.
Pour ceux qui, aveuglés par les boucauds, ne comprendraient pas, se reporter au post précédent.
Les crevettes après les souris…ça vient comme un cheveu sur la soupe…quoique le gris et rose c’est très tendance.
Le score de la chasse de saison s’est alourdi de deux de plus! Nous en somme à 33. Heureusement que nous partons demain, la race est menacée!