Je vous ai déjà dit que j’avais du mal à suivre le rythme mais il faut quand même que je revienne brièvement – pour ceux qui ont besoin de références ou d’adresses- sur un soir, au hasard, à HK et la journée qui suit en Chine.
Le tailleur.
Nous devions y retrouver Patrick sortant du bureau, lui pour essayage d’un nouveau costume et moi de deux vestes…
Ici, même si l’on ne fait que passer, il faut se faire faire des chemises en 24 heures ou un costard en 48 heures (eh oui, il y a l’essayage de la toile!)
Donc comme chaque année j’ai fait un tour chez le tailleur favori de Patdaph, Jantzen, 27 Des Voeux Road.
David Wong, le patron, est une personnalité qui ne passe pas inaperçue, avec son éternelle écharpe de soie ou de petite fourrure, ses diamants aux doigts et sa vague de cheveux noirs masquant à la perfection une méchante calvitie…
Le salon est généralement plein de clients, autant indigènes que « westerns », en particulier français, il y a des liasses d’échantillons de tissus dans tous les sens, de multiples carnets dont chaque page est assortie des morceaux de tissus choisis par les accompagnatrices (moi j’en avais deux), les tailleurs passent d’un client à l’autre, mètre en mains, griffonnent quelques chiffres et caractères et se relèvent en disant fièrement : « To morrow?« .
Wong et son principal assistant sont d’une incroyable efficacité et m’étonnent toujours lorsqu’ils ressortent de leur piles de bons de commande ma fiche de l’année dernière avec mes mesures et les tissus choisis….
Une fois les détails choisis, boutons, doublure, intérieure de col, couleur du fil des boutonnières, etc… on passe à la discussion du prix total.
Ici entre en jeu l’instrument majeur du commerce Hong Kongais : la calculette, souvent de grande taille.
Non elle ne sert pas à faire des opérations.
C’est l’outil de communication du vendeur pour bien se faire comprendre dans l’annonce du prix demandé.
Elle se tient de la main gauche, est frappée de l’index droit, très vite, puis d’une ouverture du poignet gauche elle vous est présentée pour éventuel accord. Si tel n’est pas le cas, c’est le mouvement inverse, re-frappe de l’index, re-ouverture du poignet et ce, jusqu’à la poignée de mains scellant l’accord final.
Dîner
De là, en jetant un œil sur la Banque of China en robe de lumière, nous sommes allés dîner en Mandchourie, ou presque, au Bistro Manchu, dans Mid-level, que nous vous recommandons tant on s’y régale. Patdaph en sont des habitués et pourraient éventuellement vous y accompagner…
Petits soins
Après ce bon dîner il nous fallait un foot-massage !
Patdaph et nous apprécions et pratiquons beaucoup cette spécialité chinoise.
Dans une douce ambiance, un calme à peine rompu par les gazouillis d’oiseaux, sous la poigne ferme d’opérateurs souriants, nous vivons une heure de martyr bienfaisant…
Perturbé ce jour là par une toux persistante j’avais même opté pour le masque…
On a sauté la tournée des bars parce qu’on partait le lendemain matin de bonne heure en Chine!
Shenzhen, la Chine
Shenzhen, n’est pas loin mais c’est la Chine, donc il faut un visa (pas facile en ce moment pour les français à qui l’on impose de nombreuses tracasseries et exigences pour se venger de ce que font subir les autorités françaises à leurs ressortissants qui demandent un visa français), un chauffeur avec permis chinois (ce que n’a pas Daphné), une voiture avec plaque chinoise (ce que n’a pas Daphné) et enfin disposer d’une heure pour la route et les formalités de police et douane à l’entrée et à la sortie…
Tout ceci passé, nous voici dans ce qui n’était qu’un village de pêcheurs il y a 20 ans et qui aujourd’hui est une ville tentaculaire, un énorme chantier permanent, pourtant déjà très largement couverte de gratte-ciels et autre constructions ultra modernes et apparemment démesurées. Les avenues, 4 à 5 voies dans chaque sens, sont élargies par 40 mètres d’espaces verts de chaque côté et sont le théâtre d’une circulation dense et totalement anarchique, voire bordélique.
Les architectes, locaux ou étrangers, se font plaisir, passent des tours aux allures de baguettes à une bibliothèque nationale ondulée et multicolore quand les aménageurs urbains n’oublient pas que la lanterne rouge est aussi une tradition chinoise qui vaut bien une application dans les lampadaires.
Il y a même de l’or sur les façades et des brillants sur les calandres de véhicules…
Tout ceci est étonnant mais aussi très inquiétant. On trouve tout ce que nous consommons en Europe, « made in China », et il suffit d’observer le soir les sorties des nombreux camions chargés de containers en direction du port de Hong Kong pour évaluer notre avenir immédiat…
Nous avons fait quelques emplettes et passé des commandes.
Forcément après d’énormes malls de meubles, luminaires, matériel divers, Daphné nous a emmenés au Luohu, encore plus énorme mall de sacs, montres, DVD et textiles.
Entre autres la Patronne et moi avons commandé quelques chemises et pantalons d’été chez Cindy, autre préférée de Daphné.
Je m’en tiendrai là quant à notre virée à Shenzhen, ce serait trop long à raconter.
Tiens, j’ai aussi vu un homme, maitre de son travail de petit artisan, au pied d’un gratte-ciel !
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Depuis le temps que Boubou vit et va à Shenzen, je n’avais jamais vu autant de détails de la ville !!! C’est presque pas moche !!!!
J’ai l’impression que vous allez rentrer deux fois plus épuisés qu’en partant !!!!