Le pont suivant est également le « nôtre » mais il est à double voie, moins rustique et moins attendrissant que Pescadoires.
Disons le tout net, il est moche.
Mais on y jouit de la plus belle vue du département : la colline sur laquelle s’accroche Puy-l’Evêque, cité médiévale, résidence d’été des évêques de Cahors.
Attention, ne retournez pas la photo, la vue depuis la place du marché de Puy-l’Evèque est moins flatteuse, encore que….
Le Pont de Vire, lui, a un charme fou. Il a quatre arches de pierre, une voie étroite à sens alternés et un garde-corps de fonte très victorien.
On notera que le constructeur a ménagé dans le garde-corps des balcons, suffisants pour deux amoureux, où ils peuvent exalter leur humeur romantique au dessus du cours de la rivière.
Vire-sur-Lot est connue pour la qualité de ses vins, mais une particularité importante peut échapper à nos compatriotes : c’est une enclave hollandaise. Il n’y a ni consulat, ni ambassade, seulement un camping. La splendeur du guichet d’entrée peut prêter à confusion !
Oui Madame, c’est un camping ! Vous voyez ici un congrès d’agents de tourisme amstellodamois visitant les installations pour préparer la prochaine saison. Le parking est strictement réservée aux véhicules à plaques jaunes, estampillées NL
Quel que soit le mode de transport la nation batave est prise en compte, comme en témoigne les panneaux qui jalonnent les parcours de randonnée.
À Touzac on reprend le schéma « pont suspendu modèle Lot 19ème » revu DDE46. Toujours aussi charmant, mais un peu lassant.
Il nous faut autre chose !
Je passe sur le pont de Fumel, face à Fumelou, modèle « 20ème béton », que l’on trouve dans tous les coins de France, tout comme celui de Libos, face à Liboussou !
Ah ! Voilà quelque chose de nouveau. C’est ancien, ça commence bien, mais ça se termine en queue de poisson !
Que peut-on en faire ? Un plongeoir ?
Vous voyez ici sous le quai, peinte en bleue, une gabarre. Enfin ce qui aujourd’hui ressemble vaguement à ces barges fluviales qui descendaient jadis le Lot et la Garonne, chargées à ras bord de barriques de vigoureux vin du Lot, destiné à remonter le degré alcoolique faiblard des vins de Bordeaux.
Enfin, entre les barriques d’antan et les touristes d’aujourd’hui il n’y a qu’une différence de fonction !
J’ai bien peur de devoir vous quitter ici.
Notre Lot ne va pas plus loin. Non, Nicole, nous n’irons pas à Nicole, c’est trop loin !
Et puis ce n’est plus notre paysage : les hautes cévennes (collines) s’affaissent, la vallée s’élargit, les méandres s’effacent, la vigne est remplacée par une agriculture de subsistance, donnant de délicieux produits, mais moins hédonistes que notre pinard, enfant difficile à élever, gâté et dorloté par ses vignerons. Il imprime sa marque à notre paysage, avec les vendanges pour apothéose.
On se reverra peut-être à ce moment là.