Quand on connait un peu la Grande Bretagne, ses marchands de légumes, ses bouchers et ses épiciers, on comprend pourquoi nos amis « british » sont si présents sur nos marchés. Heureusement pas pour y vendre des chutneys, jellies ou panse de brebis farcie, mais pour acheter.
De Cahors à Prayssac en passant par Libos, on parle beaucoup anglais et les parkings comptent nombre de conduites à droite, dont certaines sont immatriculées 46!
Il n’est pas besoin d’être sujet de Sa Gracieuse Majesté pour apprécier les incontournables et magnifiques marchés du coin.
Commençons par ceux ci avant de parler de quelques uns de ceux qui y vendent.
Pour moi il y en a trois: Cahors, Libos et Prayssac
Cahors, presqu’ile dans une boucle du Lot, siège de la Préfecture, disputée ou assiégée depuis des siècles par les Romains, les Francs, les Sarrasins, les Vikings ou les Anglais (déjà) et par de nombreux évêques – par ailleurs ville natale du pape Jean XXII – reçoit les mercredis et samedis un marché richement achalandé, à l’ombre de la Cathédrale du XIIème et des arbres de la place voisine.
Il est essentiellement orienté sur les fruits et légumes, charcuterie et fromages, plus quelques fleurs en pieds.
Mais que de couleurs sous le soleil ou les parasols, principalement rouge ou orange…
Saucissons divers et ail rose sont très présents…
Plus près de nous, bien que situé dans le Lot et Garonne, le marché de Monsempron-Libos le jeudi.
C’est un très gros marché (bien fréquenté !) et c’est aussi celui de Fumel, site important de l’industrie métallurgique depuis cinq siècles, jusqu’aux heures glorieuses de Pont à Mousson et son déclin fatal dans les années 80.
Bon nombre des 3500 personnes employées par St Gobain-Pont à Mousson, dont beaucoup d’algériens d’origine, sont restés sur place. C’est ce qui en fait un marché très séduisant, vivant, mélangé, varié et… bon marché!
Parisienne, british, lotoise ou algérienne, toutes au même marché…
On y trouve de tout : poussins, poules ou lapins, poteries, fringues, descente de lit, textiles, avec certainement le meilleur étalage de fruits, légumes, poissons et viandes sans oublier les fleurs et les plantes de potager.
Je vous les montre tout de même pour le cas où vous auriez un cadeau à faire à quelqu’un…. que vous aimez bien.
J’ai gardé Prayssac pour la fin parce que c’est le « nôtre » et qu’il recèle en son sein trois de nos marchands préférés.
A six kilomètres de Grézels, le vendredi, le marché s’enroule autour de l’Église, sous le regard de Jean-Baptiste Bessières, Maréchal d’Empire, né à Prayssac, emporté par un boulet en 1813 sur le champ de bataille de Lutzen.
Encore un marché ou l’on cause beaucoup angliche. D’ailleurs ils aiment se retrouver et refaire l’histoire de l’Empire britanique sous les platanes, autour d’un demi, faute de pinte ou même d’un pastis…
Si vous y arrivez après 11 heures, c’est déjà tard.
Outre une circulation piétonne difficile vous risquez fort de ne plus trouver de délicieux poulets rôtis chez Fabienne (Earl de Gailloffe). Elle rit tout le temps et propose des magrets de canard au meilleur rapport qualité/prix et beaucoup d’autres bonnes choses auxquelles, malgré de saines résolutions, il est difficile de résister.
Elle fait des foies gras délicieux, prépare des rôtis de canette aux olives ou au foie gras (d’autant meilleurs qu’elle a la main lourde sur le foie…) et aussi des rôtis de lapin aux pruneaux. Avec un peu de chance ses clients italiens auront laissé aux prayssaquois de quoi survivre.
Bref, en abordant le marché par la rue face à l’entrée de l’église, prenez à droite la rue ronde autour de l’église, elle est là, à 40 mètres sur la droite, arrivée de sa ferme de Montesquieu, depuis 7h00.
Ne craignez ni ce regard noir ni son épée…
Poursuivez votre chemin autour de l’église et, derrière l’abside, prenez à droite vers le Maréchal évoqué plus haut. Sous son regard, à droite, au milieu de dizaines de cageots plein de fruits divers et superbes, Séverine,
elle aussi tout sourire permanent, s’agite d’une balance à l’autre pour tenter de satisfaire la nombreuse clientèle qui visiblement sait que sa production avec Jérôme, son mari resté dans les vergers à Sauveterre vaut un crochet vers le Maréchal. Même à Birmingham ils ont l’air au courant..
Allez voir leur site : http://www.lesdelicesdenosvergers.com et vous comprendrez.
En ce moment Daphné et la Patronne sont dans leur phase confiture d’abricots et je me retrouve porteur de cageots.
D’ici peu, car nous allons être entre 20 et 25, ce seront des cageots de pêches et brugnons…
Question british je vous ai dit que Prayssac était bien fourni.
Pas folle, Séverine affiche une incitation peu pratiquée dans la perfide Albion : goutez!
Moi, un peu british, je m’exécute sans effort…
Reprenons le « périphérique » presque jusqu’au point d’entrée où, toujours à droite se tient notre fournisseur officiel de cabecous, Ferme de Cévin (AOC Roquamadour)
Gilles Ballu, ou La maison du bon fromage, de Lacapelle-Cabanac, fait les trois marchés ici cités plus Puy l’Evêque, ce qui nous permet de ne jamais manquer de cabecous.
Tous ses fromages, Cantal, Salers, Roquefort, cabecous sont parfaits y compris un Brie de Meaux, pourtant plus lointain, dont nous nous sommes régalés il y a peu.
En voila un autre accueillant et heureux, d’autant que, sauf aux heures de pointe, c’est Elodie qui sert pendant que lui, nonchalamment appuyé sur son étal, s’occupe de la communication.
Chez nous Juillet et Août sont des semaines chargées et nous savons que nos visiteurs apprécieront et sauront trouver ces « incontournables ».