Vendredi soir nous avons eu un très gros orage.
Samedi matin nous avons passé en revue le carnage.
Tout ce qui mesurait plus d’un mètre de hauteur était à terre : les hélianthèmes de la plate bande jaune, les topinambours qui bornent les planches du potager, les roses trémières, et surtout les énormes têtes blanches des hortensias.
« Annabelle » était vautrée, laminée, hachée… en plusieurs exemplaires, plus ou moins sévèrement touchés selon l’emplacement.
Bien sûr, fort marris, nous n’avons pas photographié le désastre mais depuis, il y a des bouquets d’Anabelle dans toute la maison et avec moult tuteurs nous avons remonté ce qui pouvait l’être..
Mais cet orage n’a pas été perdu pour tout le monde.
La peste la plus pernicieuse du potager est verte, allongée – il en est de rondes- répondant à de plaisants vocables : Diamant noir, Amalthée, Reine des noires, ou bien Gold rush quand elle est jaune.
Il en est même de «non coureuses» ; est-ce à dire que l’espèce se comporte habituellement mal ? Non point, mais la vilaine est volontiers envahissante, courant dans tous les potagers. Avez-vous trouvé qui elle est?
Allons, vous allez en manger tout l’été, mais surement pas autant que nous !
Cucurbita pepo. J’ai nommé, la courgette.
Ces quelques jours de chaleur pré-orageuse avaient poussé la nature vers ses extrémités : les abricots jaunissaient, les carottes grossissaient…
Les courgettes restaient calmement dans leur coin, arborant de jolies fleurs jaunes à l’extrémité de petits fruits d’une vingtaine de centimètres (je les visite régulièrement et ne les laisse pas pousser plus loin). Quelques spécimens me semblaient pouvoir attendre un ou deux jours la dernière fois que je les vis.
Cette nuit de Walpurgis fit sortir les sorcières et les courgettes.
Le pas chancelant dans la bienheureuse terre du Lot, dont chacun sait qu’elle est le type même du limon, grasse, visqueuse, « amoureuse » quand elle est gorgée d’eau, je tombais sur une armée de gourdins qui, la veille, ne dépassaient pas la taille d’un doigt. Les fleurs mâles – eh oui ! en plus elles ont des fleurs mâles- énormes et dressées (??) ajoutaient à la folie du spectacle.
Cueillette faite, me voici à la tête de plusieurs kilos de cucurbitacées.
Qu’en faire ?
Congeler, cuisiner, en emporter à Paris…
Avant de rentrer à St Cloud pour récupérer la Tribu de Hong Kong à Roissy lundi au lever de soleil, j’en ai préparé quelques unes selon la recette préférée du Patron : «en tajine».
Prendre de petites courgettes (2 cm de diamètre) les couper en grosses rondelles et les faire revenir dans une cocotte basse où rissolent des oignons, sans les laisser colorer.
Ajouter curcuma, gingembre et cumin moulu (kamoun marrakchi si possible).
Mouiller avec un demi-verre d’eau et un bouillon de volaille.
Cuire à feu doux, à demi couvert, les courgettes doivent rester un peu croquantes et ne jamais bouillir.
Avant la fin de la cuisson ajouter un demi citron confit (de Marrakech) pulpe et zeste, quelques olives et pour finir un hachis de feuilles de coriandre.
Le secret : très peu de liquide, en rajouter au fur et à mesure si nécessaire.
Rassurez-vous, il y en aura pour tout le monde, d’autant que le Patron vient d’en planter quelques pieds supplémentaires.
Rendez vous dans 15 jours !