« J’avais un jardin dans le Quercy au pied d’un causse couronné d’un château… »
Oh là ! Arrête de jouer « Out of Lot », le jardin est toujours là !
Oui c’est vrai, alors voulez-vous en faire la visite ? Ça nous prendra deux ou trois blogs. Venez-vous?
La photo d’en-tête d’aujourd’hui vous montre qu’il y a deux jardins séparés par une haie, le passage se faisant par deux portillons. Le petit jardin près de la maison a été clos pour empêcher la chienne de passer dans le jardin des voisins. Longtemps elle s’en est moquée comme d’une guigne, traversant les haies comme le passe-muraille, apprenant même à Cobalt, son noir Roméo, les passages idoines.
Le patron est de nature maligne et n’aime pas se faire blouser par sa chienne. Aussi a-t-il mis en place grillages et portillons pour que force reste à sa loi. Cobalt va être surpris.
C’est ce petit jardin que nous visitons aujourd’hui, à dire vrai nous regarderons surtout ses rosiers. Et en plus quelques photos sont prises sous la pluie !
Dans la famille Drouin connaissez-vous Zéphirine ?
Ça c’est une belle fille ! Et précoce ! La première à fleurir. Mais c’est une couche tôt. Nous espérons la revoir bientôt.
Elle n’est pas loin de Pierre (de Ronsard) poète-aristocrate avec beaucoup de tenue (hum…) qui joue les intellectuels. Mais il est si beau que la jardinière ne peut déjeuner que face à lui.
De l’autre coté du portillon, Ghislaine (de Féligonde, c’est le coin du Gotha) fait encore jeune, mais elle laissera bientôt tout le monde sur place. Sous ses airs de jeune fille sage c’est un monstre qui tord le métal et effondre les colonnes. Dans deux ans elle couvrira l’arceau à elle toute seule.
Rêve d’Or s’est évanoui.
Levé tôt, il s’essouffle, se chiffonne. On espère le revoir cet été.
Dans la plate-bande qui longe la haie c’est Lucia qui est la reine, exactement « Lichtkönigin Lucia », une robuste teutonne, toujours en fleur, obtention d’un rosiériste allemand qui fait des merveilles mais les baptise de noms imprononçables ! Heureusement elle me rappelle la Reine de la Flute enchantée…
Pas loin de là, Astronomia. Is’nt lovely ?
Petite, moderne (2006), mais adorable avec ses étamines rouge foncé. Son nom de code est Meiguimov® et ça lui va encore mieux. Elle a déjà une jumelle dans le jardin et la jardinière ne reculant pas devant le clonage, il va y avoir de la concurrence.
Nous passons devant le portillon et nous voici devant le plus bel astre du jardin, j’ai nommé Fritz Nobis – à cette consonance vous aurez compris que c’est encore une œuvre du rosiériste germanique. Aujourd’hui il fait facilement le concours de beauté en tête avec Pierre de Ronsard, mais s’il est parfait, il ne l’est qu’une fois par an, comme quoi un français peut se montrer plus bosseur qu’un allemand !
La belle rouge derrière le grillage – mis en place pour préserver tout ce petit monde des sauts d’A’bella – c’est Papa Meilland, un beau vieillard.
Au pied de « l’escalier of Fame », cher au Patron pour ses photos de groupe, s’organise un petit Bagatelle. Connaissez-vous Yolande d’Aragon, Duchesse d’Anjou, « la plus belle princesse de la Chrétienté » ? Une femme de tête qui fut la belle-mère et le seul soutient -avec Jeanne d’Arc- de Charles VII face aux anglais. La rose est à la hauteur de la marraine.
À coté de cette franco-hispanique, une geisha éthérée, Sourire d’Orchidée. Je l’ai vite photographiée avant qu’elle ne reçoive une tuile sur la tête, au sens propre, la toiture est en réfection…
Je vais finir la visite sur une petite contrariété.
Bizarre Triomphant, ainsi nommé par cette coquine de Joséphine de Beauharnais, de son nom de baptême Charles de Mills, est un petit rosier acheté trop tard en saison et qui a du mal à reprendre. Il ne fleurit qu’une fois et là ça me parait mal parti. Mais en plus, alors que la fleur est rouge foncé à reflets marron, le bouton qui est sorti pour tenter de me rassurer sur sa survie est rose pâle.
Peut-être que quand les fleurs sont malades elles sont pâles, comme les humains !
À bientôt, la prochaine fois nous passerons les portillons.
Aujourd’hui, vous l’avez bien senti, c’est l’autre moitié HAM qui signait…