J’en vois quatre : trois au même étage et une quatrième juste en dessous…plus une demie.
Ce sujet a été bâti en plusieurs jours et rédigé à 4 mains, mais il se devait de paraître en ce 14 janvier car l’une d’elle, Margaux, fête sa première dizaine.
Marissa
A Hong Kong, les dames, expates ou locales, ont en général une « helper ».
Elles ont le cheveu noir, ne sont pas très hautes et ne sont pas chinoises…
Elles sont philippines.
Daphné aussi, bien sûr, a sa « helper » et y a bien pris goût.
D’après elle toutes ne se valent pas, mais Marissa aurait toutes les qualités !
Marissa n’est pas plus haute que les autres et se déplace souvent dans l’appartement avec un accessoire indispensable pour ranger les placards : le fameux tabouret blanc Ikéa.
Elle vit pieds nus, se déplace comme un chat, sans bruit, ce qui est d’autant plus appréciable qu’elle se lève tôt, bien avant la maisonnée et brique, brique, brique encore, particulièrement la cuisine où, comme je l’avais relaté au lancement de ce blog, le sol en pierre noire est honteusement brillant et réfléchissant.
Au lever du chef, puis de Daphné et des galopins, suivis des grands parents, le ménage des parties communes est terminé, tout comme le cycle du lave-linge qu’elle n’a plus qu’à étendre.
Le petit déjeuner lui permet, toujours telle une chatte, de se glisser dans les chambres libérées…
Les jours d’école, elle descend le petit galopin à son bus scolaire, au pied de l’immeuble, range la table et la cuisine du petit déjeuner et sort la planche à repasser.
Bref à 10 heures tout est terminé.
Que ce soit en période scolaire ou de vacances le reste de la journée est consacré à la cuisine et aux enfants dont elle s’occupe avec soin et gentillesse, surtout le petit dernier, le filou.
La cuisine est son hobby, la pâtisserie aussi. Elle utilise deux accessoires essentiels : une planche à découper et un grand couteau. Tout y passe !
Si vous aimez les petits légumes chinois (ils sont variés et dignes d’intérêt culinaire) vous serez gâtés car elle les épluche, les découpe, les émince finement ou les hache avec le même couteau, avant de les faire sauter au Wok.
Elle nous régale de rouleaux de printemps ou de dim suns « home made » sans pareil, sur lesquels galopins et adultes se ruent dès leur arrivée à table… Je passe sur les poulets sautés, encornets à la Philippine, poissons escalopés et grillés South Bay, ou nouilles à la viande et à la tomate Repulse Bay…
Il y a toujours un gâteau pour le « 4 heures » des galopins et à chaque repas, une salade de fruits.
Bien sûr nous sommes sous les tropiques mais longanes, mangues, ananas, fruits du Dragon, kiwis, pommes-poires japonaises, fruits de la passion ou pamplemousses chinois géants ne seraient que de bonnes bases si elles n’étaient hissées au sommet du raffinement par le soin qu’elle apporte deux fois par jour (forcément il n’en reste jamais !) à leur préparation. Toujours avec le même GRAND couteau, Marissa épluche tout (y compris le raisin importé des US), coupe tout en petits morceaux, épépine (toujours le même raisin) et j’ai même eu droit à la concrétisation d’un vieux rêve : une livre de cerises dénoyautées.
Ah ! bien évidemment cette « aide » laisse à Daphné du temps pour explorer diverses activités sur lesquelles je reviendrai.
Comme toutes les « helpers » Marissa vit sur place dans un studio de 4,5m², avec toilette, douche et lavabo, directement attenant à la cuisine. Certaines de ses collègues dorment par terre, au pied de l’évier (sic dans les maisons chinoises)…
Comme les autres, elle ne travaille pas le dimanche (quoique…) et va rejoindre ses collègues compatriotes qui papotent, mangent, se coupent les cheveux, tapent le carton dans les grands passages piétons du Centre. On passe au travers comme dans un poulailler!
Margaux
Aujourd’hui c’est donc son anniversaire et elle n’a pas l’intention de laisser oublier qu’elle est la reine de la journée.
D’ailleurs elle a souhaité déjeuner « japonais ».
Ses frères en ont eu vent et ont exigé de se joindre à nous. Une fois sur place, au Sushi bar de Causeway Bay, nous avons compris leur intérêt en voyant la pile d’assiettes colorées s’entasser devant eux (on se sert sur le tapis qui vous passe sous le nez et l’addition se fait à la fin, en comptant les assiettes dont le prix est fonction de la couleur. Au sushi boy de ne pas se tromper de couleur entre sashimi de saumon et maki-sushis !!!)
Les « invités » de Margaux n’étaient pas les plus discrets…
Tout le monde est rentré à South Bay Palace pendant que la grand-mère emmenait la star du jour faire quelques emplettes, jeans slim feet dans lequel elle rentre avec un chausse-pied, gilet vert pomme, pas assez sobre au goût de la mère…
Sitôt acquis, sitôt portés, jeans, pull et converses, bien sûr !
Juchée sur une paire de grandes quilles – qui sautent aux yeux même sur des photos au cadrage hasardeux – elle joue beaucoup de cheveux longs et blonds, arborant tous les jours une nouvelle coiffure destinée à mettre en valeur ses (chères) oreilles : pony tail, couettes pariétales ou occipitales, éventuellement relevées sur le haut du crâne…son imagination est fertile, en ceci comme en bien d’autres choses. Une certaine difficulté à se lever et le temps nécessaire à l’édification de ces gracieuses constructions altèrent la bonne humeur matinale de sa mère. Un regard innocent, voilé de tristesse, n’arrange rien. Quand le temps (à tous les sens du terme) s’y prête elle ne renâcle pas à se changer trois fois par jour… Les rapports avec la mère s’en trouvent à nouveau affectés
Mais la plus grande partie de son temps est consacré à d’âpres disputes avec ses frères, l’aîné, mais aussi le petit filou qui lui emboîte le pas. Dur apprentissage dont elle semble tirer une pugnacité dont le reste du monde – parents, grands parents, copains etc. – fait les frais. Elle exaspère sa mère et elle est effectivement un peu fatigante, mais elle est bien armée.
Son grand père maternel se plait à souligner certaines aptitudes créatrices dans lesquelles il se retrouve ! Pour les aptitudes linguistiques il est obligé de chercher ailleurs (à part le british chromosome of course…), en Allemagne sans doute. La grand-mère maternelle ne revendique que l’ADN mitochondrial et un certain caractère (mauvais bien sur !)
Elle chante aussi, beaucoup, mais pas encore aussi juste que les oreilles de l’entourage ne le souhaiteraient. Mama mia tourne comme un disque rayé – nostalgie pour ceux qui ont connu ABBA et le temps des vinyles … Hélas, le Père Noël lui a apporté un ipod nano, ce qui a pour conséquence d’ajouter encore à son débit, d’autant que comme chacun sait, casque sur les oreilles elle ne s’entend pas. Nous si !
Enfin… Les choses s’amélioreront peut être, d’autant que la mère lui a déjà fait essayer nombre d’instruments de musique.
Dans la Tribu elle semble être la plus ouverte aux langues étrangères, se débrouille déjà bien en anglais et baragouine en chinois, grâce à une heure de cours par semaine en attendant quatre heures hebdomadaires au Lycée l’an prochain. Personnellement concernée, aujourd’hui elle ne pourra se chanter « Joyeux anniversaire » en chinois, mais au moins comptera t elle jusqu’à 10…
Daphné
Un fidèle lecteur m’a fait remarquer que je n’avais pas encore parlé de la version hongkongaise de ses habitudes et particularités qui s’exprimaient au mieux Grande Rue à Bailly. C’est vrai mais il faut me laisser le temps, je n’en dispose guère à courir sans arrêt derrière elle de Wan Chai à Mong Kok, retour à Central avant Yau Ma Tei, quand ce n’est pas Stanley, et pour finir 145 marches. Au moins sais-je que ledit « fidèle lecteur » comprendra notre lassitude du mollet certains soirs …
Elle a commencé par installer tout le container venant de Bailly dans un appartement deux fois plus large que son couloir du 21 Grande rue. On y retrouve quelques toiles, siennes ou amies, d’autres encore, vierges mais prometteuses. Face à la mer, dans l’angle de deux baies vitrées elle s’est fait son coin « ordi » où elle passe aussi beaucoup de temps à communiquer, fouiller, chercher ses adresses ou fournisseurs, charger ses cartes ou celles de ses enfants, consulter les carnets de notes, classer et envoyer photos et courriels au monde entier.
Tiens, c’est vrai, il n’y a plus sa collection des Sables du Monde !
Depuis le passage de Marco, avant lequel la tribu Patdaph avait pris livraison d’une Toyota « familiale », elle a acquis une certaine maîtrise de la conduite à gauche, façon HK. Celle-ci consiste à conduire vite (forcément car on roule en file, dans des artères presque sans croisement et totalement in traversables, même par un « touriste-piéton-français ») et à s’imposer lorsqu’il faut changer de file, et là, même en franglais, elle sait faire, ce qui fait régulièrement dire à sa pauvre mère, sac vomitoire paré : « Dire que je craignais que ma fille ne puisse jamais conduire avec les yeux qu’elle a !!».
J’ai déjà, par morceaux dans des parutions précédentes, évoqué les sorties en ville avec Daphné.
A notre arrivée, elle se déplaçait avec un cahier bourré de notes variées, d’adresses notées in situ ou de cartes de visite collées qu’elle consultait et complétait en permanence. Depuis, le Père Noël est passé et c’est armée de son IPhone qu’elle se déplace désormais, bien que tout n’y ait pas encore été transféré.
IPhone ou vieux portable, de toutes façons elle est partout et tout le temps au téléphone, pour organiser déjeuners entre copines, s’assurer que le petit est rentré, donner ses consignes à Marissa, refiler une adresse, prendre rendez vous pour une séance de massage des pieds avec Stéphanie, Emilie, Caroline, Aude ou Sophie et maintenant vérifier qu’il y a du wi fi et qu’elle est bien connectée…
Sollicitée à droite et à gauche elle fait quelques formations en tous genres mais les 5 semaines de Hamretired ont un peu perturbé le rythme normal.
Vendredi tout redeviendra comme avant, ou comme à Bailly et elle pourra reprendre la peinture et honorer ses commandes… en attendant que d’autres « touristes » arrivent, à qui elle pourra faire part de ses dernières trouvailles ou de ses adresses « top », elle saura leur montrer le marché de Jade, les marchands de tout, de perles, rubans, cordons multicolores à Sam Shui Po!
Et la mère reprendra aussi sa couvée en mains…
…et Caroline
Une quatrième complète le panorama des femelles de la ménagerie de South Bay. Elle habite en dessous du cinquième, c’est-à-dire au troisième, le quatrième ayant été supprimé pour cause de « non Fung Shui ». Daphné l’appelle « ma Bland de South Bay ». Pour ceux qui connaissent la faune de la Grande Rue de Bailly (78) l’allusion est sans mystère. Pour les autres sachez que Caroline, puisque c’est son nom, jette un œil sur les enfants, fait le raccord entre leur retour et celui de leur mère, dépanne d’un pack de lait. Nous lui devons un WE à Pékin sans angoisse, juste retour de sa ballade en amoureux à Tokyo !!
Du point de vue du Jambon retraité elle fait deux choses à la perfection : les gougères, petits choux au fromage, et les filles, enfin une fille, Gilda. Pour en savoir plus sur cette dernière reportez-vous au chapitre Margaux et aggravez le portrait d’un facteur 2. Nous attendons qu’elle sorte ses longs gants de satin noir car elle promet ! Mais ça c’est une autre histoire.
Autre aptitude de Caroline, le petit trot dans la montagne hongkongaise, avec une dizaine de kilos sur le dos – son fils en l’occurrence – à petites foulées, qui nous laisse sur place (c’est pas difficile ricanerons certains). Quand elle ne traîne pas ces boulets elle court le marathon.
Aujourd’hui c’était la fête de l’une des femmes de South Bay…
Nous avions programmé notre retour pour ne pas la manquer, mais vendredi, hélas, nous rentrons à Saint Cloud…
Il ne reste plus beaucoup de temps pour faire tout ce que nous devons encore faire et ceci sera peut être la dernière parution, en direct de Hong Kong.
La suite sera traitée depuis le siège de Hamretired, à Saint Cloud…
A bientôt
N’oublions pas un premier gâteau avec bougies et membres de la Playroom de SBPalace avant la fête de samedi et avant de mettre en ligne !!!!