Au Sénégal, dans mon enfance, pour un déplacement à pied on disait «je vais prendre mon pied la route!» ou «3 kilomètres à pied ça use, ça use les souliers….» .
Ici c’est clair, surtout derrière Daphné, on fait des kilomètres à pied.
Du coup je me suis payé une belle paire de Timberland.
Ouais, 20% off en ce moment !
Ah ben oui quand même ! Ah bon ? vous vous en f….. ?
Donc, la marche à pied, derrière Daphné, disais-je…
Oui, derrière, parce que on a beau être bon marcheur, avoir de grandes jambes et chausser du 45, c’est principalement derrière elle que nous aurons visité Hong Kong. En ville il faut suivre et savoir esquiver les marcheurs d’en face et en montagne… elle est plus légère !
D’ailleurs je crois l’avoir déjà dit, quand les 3 (fille, mère et père) sortent ensemble en ville, on n’encombre pas vraiment les axes de circulation en marchant de front.
Nous c’est plutôt : « file indienne en terrain délicat », « minimum 10 à 15 mètres d’écart », « arrêt de regroupement aux postes intermédiaires», « reconstitution de colonne avant plongée » (ça c’est dans le métro) et « rendez compte », « exécution !! »…
Pfft… je m’arrête pour souffler un peu. Oui, l’âge, le cœur, les jambes, on n’a plus 20 ans …
La grand-mère est encore loin derrière.
Ensuite, il y a la TOYOTA, modèle IPSUM 240I, familiale comprimée (on en met autant que dans la cathomobile de Bailly, mais dans moitié moins de place. Alors je vous laisse imaginer deux pièces de Hamretired + Patrick + 3 galopins partant à Shek’O…
Question confort elle est bien ! Sièges en cuir, deux toits ouvrant vitrés, climatisation avant & arrière, avec GPS japonais qui veut toujours remettre Daphné sur le chemin du Stade Sakagimoto de Kobé, et tout ça en japonais (du moins le pensons nous).
Question vitesses, elle n’en a qu’une mais rapide !
Daphné a longtemps tergiversé avant de se lancer, volant à droite pour conduite à gauche. Mais depuis elle est lancée, et bien lancée. A fond de caisse partout. « Comme tout le monde » dit elle. Ah bon ! Alors on s’accroche, parce qu’ici ça tourne beaucoup.
Patrick ne prend que rarement le volant (du moins, depuis 1 mois, ne l’avons-nous jamais vu) sauf pour tenter de maîtriser (sans succès) le GPS. D’ailleurs lui s’est offert un scooter à 3 roues…
Abordons les transports en commun.
Ah non ! Avant il y a les taxis !
Facile, ils sont tous rouges, il y en a partout, beaucoup et pas chers du tout. Evidemment ils sont conduits par des chinois qui parlent couramment le chinois, que le chinois. Mais on y arrive. Daphné en tout cas, et même Maxime qui sait dire « Lan Moan Song » avec l’accent approprié puisque l’on arrive à bon port.
Les taxis parisiens ont du souci à se faire quand arriveront les chinois !
Octopus
Avant d’aller plus loin il faut que je vous parle d’Octopus.
Chez nous on a développé péniblement la carte MONEO.
Eh bien OCTOPUS c’est Monéo en beaucoup mieux !
Tous les transports en commun fonctionnent avec la carte Octopus qu’il suffit de passer devant un lecteur dans le bus, métro, tram, bateau ou autres, y compris les parkings, qui vous affiche toujours votre solde (même si vous êtes débiteur !!) et que vous rechargez, partout aussi, quand nécessaire. Les galopins en ont une rose, les adultes une multicolore et les elders, comme nous, en ont une verte.
Daphné ne manque jamais de vérifier auprès de sa mère : « Maman, tu as ta carte ? » (forme de rédaction mi interrogative, mi impérative…)
Le problème réside surtout dans le fait que ladite carte est généralement dans une pochette, en peau d’autruche s’il vous plait, sous le petit pull (en cas…) au fond du sac à dos, lequel est fermé par un cordon avec blocage… Donc au moment de rentrer dans le bus ou de passer au tourniquet du métro, ça coince un peu…(c’est pas vrai, AM dixit)
Le bus
Il y en a de tous types mais ils roulent tous à la même vitesse élevée, comme tout le flot du trafic.
Les petits, ou « light », comme le 40, que nous avons beaucoup utilisés pour aller au centre.
Ils ne prennent que 16 personnes, pas une de plus, et le chauffeur ne fait même pas mine de ralentir si vous êtes trois à attendre et qu’il ne lui reste que deux places. J’ai écrit attendre mais c’est une erreur car on n’attend pas ces bus, on les arrête n’importe où, pour monter comme pour en descendre. En outre il y en a beaucoup, souvent à intervalles réduits, voire les uns derrière les autres. Il parait que les chauffeurs ne sont pas rémunérés à l’heure ou à la journée mais au nombre de tours qu’ils font par jour, alors vive le service public !!
D’ailleurs ils affichent clairement la vitesse à laquelle ils roulent, probablement pour montrer leur efficacité ou leur dextérité.
Les plus gros, à impériale
Daphné a un favori : le 260 qui l’amène directement de chez elle à Central. Ce serait le plus rapide ! Je vous conseille l’étage (avec un pull car la climatisation est à fond), côté gauche si vous allez en ville. Il va aussi vite que les autres et le passage de la corniche au dessus de l’eau, juste après Repulse Bay, est impressionnant pour qui est soumis à léger vertige. Mais bon, ça passe…
Ceux là ne s’arrêtent qu’à des arrêts prédéfinis et sont également en grand nombre.
Voilà encore une signature de Hong Kong.
Chacun sait qu’un tram ne grimpe pas bien. Donc ici il circule d’un bout à l’autre de la ville, parallèlement à la côte Nord de l’Ile, suivant la courbe de niveau la plus horizontale.
Ils ont, sur une bonne partie des trajets, des voies réservées qui pourraient laisser penser qu’ils sont rapides… Oui et non, car en réalité ils sont très fréquentés et le temps de charger et décharger, même par une « porte » différente, ralentit un tantinet le trafic.
Peu importe, ils valent la peine, surtout en haut car on y est bien, à l’air, et nous nous ne sommes plus pressés.
On entre par un tourniquet à l’arrière et l’on sort par l’avant, à coté du machiniste, en passant sa carte Octopus sur le lecteur…
Ah la vache, j’ai fait toute la ligne, ou presque, passé trente cinq minutes au soleil et à l’air, à l’étage et ma carte a perdu 2 HK$ dans le coup (0,20 €). Il est vrai que je suis un « elder » !
Avouez qu’ils ont de la gueule tous ces trams (eux aussi extrêmement nombreux bien que sur la même ligne dans certaines portions), entièrement couverts de pubs diverses et colorées.
Je ne sais si la crise passe ici aussi mais j’en ai tout de même vu un tout nu et tout vert.
Le métro
Il n’est peut être pas aussi ramifié qu’à Paris mais il est beaucoup, beaucoup mieux.
Les stations sont toutes vastes, propres et pour la plupart très animées, avec des tas de boutiques, y compris de grandes marques.
Octopus ? Bien sûr et ça débite parfaitement, et vu le prix modeste (et sans doute la discipline chinoise) il n’est pas utile de monter des portails de coffre fort ou de prison car personne ne s’aviserait de sauter le tourniquet. Il y a des escaliers mécaniques partout (jamais en panne) et les quais sont isolés des voies par des glaces et portes en glace impeccables qui s’ouvrent à l’arrivée de la rame. Je dis LA rame car il n’y en a qu’une, ou du moins sont elles toutes ouvertes d’un bout à l’autre du train sans rétrécissement physique ou visuel. Les rames sont climatisées, ne sentent ni bon ni mauvais, sont claires et, même quand c’est bourré, et ça arrive, moi je m’en fous, je suis au dessus d’une moquette de poils noirs…
Le bateau
Qui dit île dit bateau… Bien sûr il y en a de tous types, des petits, des sampans, des gros, des porte-containers, des jonques et les Star ferries………………………
Plus que centenaires, ils ont transporté et transportent toujours des millions de passagers d’un côté à l’autre du Port de Victoria, de Central à Kowloon ou de Kowloon à Wan Chai.
Octopus toujours, sauf que les « elders » ne paient pas !
D’ailleurs, avant-hier, il faisait si beau et bon que « nous avons fait du bateau » pendant deux bonnes heures, en zig zag entre Tsim Sha Tsui et Central ou Wan Chai et la nostalgie du début du XIXème siècle nous a saisi en sépia, mèche au vent et soleil dans les yeux…
Ah pardon, c’est vrai j’ai cru comprendre que la météo en France n’était pas terrible ces derniers temps… Bon, bon j’arrête.
Le Peak tram, ou funiculaire
J’en parle parce qu’il transporte du monde, oui mais surtout des touristes (et nous y sommes allés) mais il n’y a rien à en dire si ce n’est qu’aujourd’hui il y avait brume de chaleur (ah zut, voilà que je remets ça…) et que donc on ne voyait pas vraiment ce que l’on devait voir. En revanche j’ai vu des touristes et des magasins pour touristes, mais ils ne m’ont pas eu malgré le système entonnoir-passage obligé à la descente du cable-car.
Heureusement le Peak, depuis longtemps, on peut y accéder en voiture pour voir un beau spectacle sans touristes.
Je vous fais une petite récap photo quand même ?
Les escaliers mécaniques
J’aurais pu arrêter ici mon évocation des transports mais je pense indispensable de parler d’un moyen de déplacement primordial pour nos gambettes.
Je ne parle pas des escaliers « privés » ou propres à certains magasins mais bien de ceux qui servent à faire monter ou descendre des millions de piétons au travers de la ville, pour passer d’une passerelle à l’autre, enjamber une ou plusieurs rues, sauter d’une galerie marchande à la suivante ou encore entrer ou sortir du métro.
Il y en a partout. Ils fonctionnent tous. Ils vont vite, plus vite que chez nous. Ils sont silencieux et rutilants.
Hong Kong, World Escalator Champion !!!
Ils ont même réussi à en faire des « qui tournent » !
Ils détiennent le record de longueur : plus de 800mètres pour relier le Centre au quartier Mid Levels.
Il se présente comme un mélange de rampes, escalator et de stations à plat pour s’en échapper ou y revenir à sa guise et il est doté d’une couverture pour les jours de pluie.
Attention, il est à « voie unique » et même si on recherche en général un escalator pour économiser ses forces en montée, ici c’est vraiment un moyen de transport public et donc fonctionne le matin (entre 6h et 10h) dans le sens descendant pour amener ses utilisateurs au travail. Donc, dans cette fourchette, si vous voulez monter, ce sera « comme avant » : à pied !
Et voilà, on se déplace très bien dans Hong Kong !
Il ne reste plus qu’à régler le petit problème du retour à la maison quand on est déposé par le 40 au pied des 152 marches vers South Palace…
Petite simulation ci-dessous :
Ce soir on fait la valise. Nous partons, avec Daphné, rejoindre Patrick pour quelques jours à Pékin. On va vraiment penser à vous car il ferait entre -7 et -10° au lever du jour pour 2 à 3° dans la journée…
Et comme ce n’était pas prévu, nous sommes vêtus très légèrement.
Heureusement il y a Patrick et ses placards et la grand mère a fait quelques emplettes !
On vous racontera peut être mais plus tard. Je n’emporte pas mon PC.
A bientôt