La colonie a été rétrocédée à la Chine en 1997… mais pas entièrement. Nous nous sommes posés pour la première fois à HK en 1978. Depuis tout a changé… mais pas complètement. Ce qui surnage de cette immersion chinoise c’est ce qu’il y a de plus anglais.
La loi
Ici, comme en toute terre de Lex Britanica , les lions de pierre, de bois ou de bronze sont partout
et la prison est dédiée à la Reine – ici c’est Victoria- et siège à Old Bailey Street.
Deux anomalies : le Poste de Police Principal est à Hollywood (Street) et la Cour d’Appel est installée dans l’ancienne Mission Française. Que ceux qui soupirent d’aise à l’idée de la pérennisation de la présence de la République au sein de l’île tempèrent leur lyrisme, ce tribunal est réputé d’obédience plus pékinoise que hongkongaise.
Les Rolls…et les autres
La légende –et la réalité- veulent que le Péninsula envoya jadis une Rolls marron, aux armes du palace, chercher ses meilleurs clients à l’aéroport. Celui-ci a émigré vers une île lointaine, relié à la ville par un métro express dont la commodité a dû faire envoyer quelques Silver Phantom à la réforme. Mais il reste encore beaucoup de petites sœurs dans les rues et elles ne sont pas seules.
Le (riche) voisin chinois de la Tribu gare quotidiennement sur la place de parking N°1 un élément de son parc personnel : une Lamborghini (jaune), une Maserati (noire), une Ferrari (anthracite), deux Porche, sans compter une Mercedes à quatre pots d’échappement et une BMW très quelconque. Bien sûr il y a aussi une Rolls !!. Nous déplorons l’absence de Twingo et la couleur trop sobre de la Ferrari.
Mais les rues sont pleines de cavalinos juchés sur des capots rouges. Toutes roulent décapotées, à gauche et à la vitesse maximale permise par la loi et par la fragilité de leurs spoilers confrontés à la pente des rues.
Les bus et les trams
A deux étages of course, égayés de pubs directement appliquées sur la matière du véhicule, mais ne déflorons pas ce sujet qui fera l’objet d’une prochaine livraison. On peut toutefois signaler que dans les bus, à l’impériale, il fait un froid glacial, ce qui n’intéresse pas Hub, peu frileux et plus sensible à l’esthétique qu’au confort des transports en commun.
Les anglais
Terme générique (fr.) désignant tout ce qui vient de l’autre coté de la Manche. Il y a sans doute aussi des écossais car le poil, s’il n’est pas blanc, est volontiers orange.
Leur nombre a beaucoup diminué depuis notre première visite, mais les survivants sont pleinement représentatifs de l’ethnie et de son mode de vie. La tranche d’age la mieux représentée est celle au-delà de la 7ème décade.
Sur le Pier Central, attendant son ferry pour Kowloon, le regard pervenche perdu vers la Sky Line, un colonel (un général ?) de l’Armée des Indes, dans sa veste à chevrons clairs, subtilement défraîchie, so british avec sa moustache blanche…Le pull kaki d’Hubert, bien que très élégant faisait un peu touriste. (AM dixit, il a la même veste mais il rechigne à la mettre à Paris…alors à Hong Kong !!)
La maison de retraite du Hong Kong Jokey Club est sise sur la presqu’île de Chug Hom Kok, face à l’île de Ngan Chau, avec une vue à tomber. Si l’on était à Naples le coin serait considéré comme une incitation criminelle à l’euthanasie. La cotisation et le droit d’entrée ont suivi une progression qui ne craint rien des récents écarts du Footsie.
Ainsi va la vie au Peak.
Pour les plus jeunes, en bras de chemise ou en costume foncé, les particularités ethniques sont plus floues et le jeune homme pressé qui vous croise, s’il n’a pas les yeux bridés, peut être aussi bien anglais qu’américain, australien que… français.
J’ai même rencontré un Horse Gard, assez peu fonctionnel comme on le voit et qui n’impressionne pas un chinois décolonisé !
Aujourd’hui c’était AM…